Le coureur ruthénois Romain Fayel a validé sa place aux championnats de France master de cross-country malgré un automne tronqué par une blessure.
Et dire qu’il n’y croyait pas vraiment. Qualifié pour les championnats de France de cross-country dans la catégorie master, Romain Fayel n’aurait pas misé cher sur sa capacité à valider son billet pour l’épreuve qui se déroulera à l’hippodrome de Montauban, dimanche. Il faut dire que le sociétaire du Stade Rodez athlétisme ne se trouvait pas dans les meilleures conditions au moment de se présenter sur la ligne de départ des finales régionales, à Caussade, le 31 octobre.
Le coureur s’est blessé aux ischios lorsqu’il a enchaîné la Transcastonétoise puis l’Ekiden, en septembre. « Je n’ai pas eu la préparation que j’espérais », explique le coureur de 43 ans. La priorité a été mise sur la récupération et le retour à l’entraînement n’a été possible que deux semaines avant l’échéance de Caussade. Toutefois, cela ne l’a pas empêché de prendre la 29e place, synonyme de qualification pour l’épreuve nationale en cross long (9,8 km).
Romain Fayel s’y présentera avec deux semaines supplémentaires d’entraînement, mais ne nourrit pas d’ambitions particulières, sinon celle « de figurer le mieux possible ». Il s’agira de sa deuxième participation au championnat de France, quatre ans après sa présence à Saint-Gamier (Loire). L’année suivante, il avait obtenu sa qualification mais avait renoncé pour privilégier le championnat de France de marathon, où il avait pris une place dans le top 20 de sa catégorie, à Albi. Et en 2019, dernière épreuve en date, il avait renoncé à sa saison de cross sur blessure. « De toutes mes qualifications, c’est celle dont je suis à la fois le plus fier et le plus surpris », avance le Ruthénois.
« L’épreuve de course à pied la plus relevée de France »
Habitué aux courses sur route, il éprouve une affection particulière pour le cross. « Pour moi, le championnat de France de cross est l’épreuve de course à pied la plus relevée du pays, estime celui qui est par ailleurs instituteur à Sainte-Radegonde. On y trouve les meilleurs spécia listes de la piste, de la route et du trail. » En 2017, il avait croisé de grands champions d’autres horizons, tels qu’Hassan Chahdi, qui a pris part au marathon olympique à Tokyo, l’été dernier, ou encore Vincent Luis, multiple champion du monde de triathlon.
Sa qualification vient par ailleurs consacrer un parcours atypique, puisque Romain Fayel a connu une première vie sportive en tant que footballeur, sous les maillots d’Onet-le-Château et de Druelle, avant de se convertir à la course à pied en 2010, à la suite d’une rupture des ligaments croisés du genou gauche. Il avait d’ailleurs fait connaissance avec le cross en guise d’initiation à son nouveau sport. « Norbert Sahut, mon entraîneur, m’avait obligé à en passer par là pour me façonner, relate-t-il. Il me disait que c’était un passage obligé pour réussir des chronos sur la route. » Une décennie plus tard, il approuve la consigne de son mentor. « Le cross est une école de la souffrance et de la performance, assène-t-il. Cela permet de faire une bonne base foncière pour les épreuves sur route, du 10 kilomètres au marathon. »
Romain Fayel s’est tellement accommodé de cet exercice qu’il a prévu, cette saison, une double dose de cross. Habituellement programmés entre janvier et mars, les championnats de France et ses épreuves qualificatives ont été repoussés à l’automne pour l’année 2021, en raison de la crise sanitaire. Soit quelques semaines avant la saison 2022 de cross, qui devrait débuter en janvier. « Ensuite, je me tournerai vers la saison de semi-marathon et de marathon, poursuit le Ruthénois. Avec pourquoi pas une participation au championnat de France ou au marathon de Paris, au printemps. »
