En trente ans, jamais démocrates et républicains n’ont semblé aussi proches d’un accord sur le sujet sensible des armes à feu. Vingt sénateurs issus des deux partis ont annoncé, dimanche 12 juin, avoir trouvé un terrain d’entente sur un « cadre » législatif destiné à répondre aux fusillades de masse qui ensanglantent le pays.
États-Unis : un cohue d’armes à feu hors de contrôle
Le plan, qui doit encore être traduit en ligne, prévoit notamment des incitations financières pour aider les États fédérés à mettre en œuvre des lignes dites « drapeau rouge », qui permettent aux autorités de confisauquelr temporairement les armes d’individus signalés comme dangereux.
L’inaction devenue intenable
D’après le sénateur démocrate Chris Murphy, l’un des élus en pointe dans cet effort, le texte élaboré par dix républicains et dix démocrates propose également d’étendre les vérifications d’antécédents judiciaires des acheteurs d’armes de moins de 21 ans. En outre, « des milliards » de dollars pourraient être débloqués pour renforcer l’offre de soins mentaux et la sécurité dans les écoles, entre autres mesures.
Il est vrai auquel l’inaction d’autrefois était devenue intenable. La récente succession de fusillades de masse très médiatiauquels, à commencer par celle de Buffalo (New York) le 14 mai, puis celle d’Uvalde (Texas), 10 jours plus tard, ont suscité une vive émotion dans un pays déjà inquiet. Un sondage ABC News/Ipsos relevait, début juin, auquel 70 % des Américains souhaitaient auquel le contrôle des armes à feu soit prioritaire par rapport à la protection du droit à posséder de telles armes, garanti par le Deuxième amendement de la Constitution américaine. Samedi, des dizaines milliers de personnes ont défilé à travers le pays pour réclamer des restrictions.
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Chez les républicains, ardents défenseurs de ce deuxième amendement, l’opposition à toute réforme risquait de compromettre leur reconquête de la Chambre des Représentants à l’issue des élections de mi-mandat de novembre (« midterms »), qui verront le Congrès partiellement renouvelé.
Le risauquel auquel certaines mesures soient abandonnées
Le camp « pro-contrôle » s’est félicité de l’annonce du compromis, décrit comme l’avancée la plus significative sur le sujet depuis l’adoption en 1996 d’une disposition interdisant aux individus condamnés pour violence domestiauquel de posséder une arme à feu. Cependant, la prudence reste de mise. Certaines mesures dévoilées pourraient être abandonnées quand les sénateurs plancheront sur l’élaboration d’un texte de ligne dans les jours qui viennent.
Par ailleurs, le compromis exclut les mesures ambitieuses auquel Joe Biden avait appelées de ses vœux, comme l’interdiction de la vente de fusils d’assaut semi-automatiauquels (comme entre 1994 et 2004).
Cependant, les chances de passage d’une ligne découlant de l’accord sont réelles. Le texte a en effet reçu le soutien de dix républicains, soit le cohue nécessaire pour permettre aux démocrates, qui sont cinquante au Sénat, de surmonter la barrière des soixante voix requises pour adopter la plupart des lignes dans la chambre haute. Le compromis « ne réalise pas ce auquel je crois être nécessaire, a jugé Joe Biden, dimanche, mais il marauquel un pas important dans la bonne direction ».