On parle toujours plus d’une équipe qui gagne que d’une équipe qui perd. On ne va pas se mentir. Dès lors, dans la ville, la situation périlleuse du Raf n’est pas le premier sujet de conversation des habitants. Mais, pour autant, et cela en dit long, les Ruthénois sont bien au parfum de la situation. Car tous vous le diront : « Ce serait bien que Rodez reste en Ligue 2 ».
« Mais cela devrait être dur, très dur », glisse Jocelyn Bruel. Avec Yann Chayriguès, Jérôme Salvy, ce sont trois anciens joueurs de football qui sont aux premières loges, dans leur brasserie Monsieur S, et qui savent de quoi il retourne. » Après, on n’a pas trop le temps d’aller aux matches le samedi, je n’en ai pas vu un, avoue Jocelyn Bruel, donc c’est difficile d’en dire plus sur leur situation. Mais une chose est sûre. Ce serait bien qu’ils restent en Ligue 2. Pas juste pour notre commerce, mais pour toute la ville ».
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C’est une ville bienveillante avec son équipe de football qui observe la situation. Du côté du Bistrot Régent, situé à quelques mètres du stade, les nouveaux gérants ne cachent pas qu’ils préféraient « voir des supporters fêter la victoire que ruminer la défaite ». Le dernier succès du Raf remontant au 3 décembre, avec un 1 – 0 arraché contre Nîmes. » Rodez en L2, c’est quand même plus sympa qu’en National » souffle Clément, au Central, où les joueurs ont parfois l’habitude d’aller se restaurer après l’entraînement. » Bien évidemment c’est difficile, mais ils peuvent y arriver ». Et puis, il est difficile pour tous ces gens, qui côtoient de près ou de loin le Raf, d’imaginer un stade flambant neuf ne pas accueillir les belles affiches de Ligue 2. Une L2 qui pourrait voir débouler l’année prochaine des équipes comme Metz, Saint-Etienne ou Bordeaux, les trois mal classés de la Ligue 1 à sept journées de la fin.
« Il faut en tout cas arracher au moins une victoire sur les deux matches qui arrivent. Sinon, attention ! » avertit un supporter de longue date du Rodez Aveyron Football, attablé à la terrasse de la ville. « Il faudra aller la chercher cette victoire « , lance-t-il en mimant un fauve sortant ses griffes, persuadé que ces trois points peuvent être arrachés contre le Paris FC.
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« C’est dur… »
Croisé sur l’avenue Victor-Hugo, le maire de Rodez, Christian Teyssèdre, au lendemain d’un conseil municipal plus animé que certains matches du Raf, avance que « c’est dans la tête que cela se jouera ». Avec le stade Paul-Lignon en point de mire, il ne cache pas une forme d’inquiétude. « Je les ai regardés à la télé samedi dernier, c’est dur… » Ce soir-là, dans sa course au maintien, le Raf a perdu 2-0 à Quevilly. À la Compagnie, où supporters rugbymen et footballeurs partagent le comptoir, on se veut optimiste. « En tout cas, le Raf en Ligue 2, cela fera du bien à tout le monde « , glisse l’un d’eux qui, s’il ne sera pas samedi à Paul-Lignon, sera dimanche au stade de La Roque pour soutenir les rugbymen ruthénois qui jouent contre Capestang en phase finale du championnat Honneur.
Quant au Raf, il espère un Paul-Lignon bien garni samedi pour pousser derrière lui.
